Nous vous proposons de suivre sur une saison Jérôme et Joël, éleveurs ovins en système plein air dans des conditions climatiques très séchantes.
Dans ce premier épisode, découvrez l’historique de la ferme et l’organisation du système.
Lieu : Lot-et-Garonne, nord du département
2013 : Installation sur l’exploitation familiale à 21 ans ; 90 ha, système polyculture élevage avec cheptel de 70 mères blondes d’Aquitaine et veaux sous la mère, peu de pâturage, système reposant sur le stock de foin et l’enrubannage d’herbe, faible rentabilité par rapport au temps de travail
2014 : Passage en agriculture biologique, suppression des intrants pour les cultures
2015 :
- Plantation de noyers en agroforesterie dans le but de se diversifier
- Achat de 50 brebis charmoises pour pâturer sous les noyers
- Rencontre avec Pâturesens : questionnement sur la production animale et sur le pâturage
- Remise en question et changement de vision pour l’exploitation
2016 :
- Mise en place de la production ovine en atelier principal
- Mise en place du pâturage tournant dynamique avec un système techno et des paddocks
- Semis des prairies (mélange d’été, PP, PT)
- Achat de 200 brebis anglaises croisées F1
- Engagement de l’arrêt des bovins, moins adaptés aux conditions pédoclimatiques, pour maximiser la rentabilité de l’exploitation par rapport au temps de travail
2017 : Arrêt des céréales, exploitation 100 % herbagère
2018 :
- Fin de la production bovine
- Achat de 250 agnelles
2019 :
- Agrandissement de 15 ha
- Achat d’un semoir de sursemis
- Achat de contentions fixe et mobile
2020 :
- 190 ha : 90 ha d’origine + 15 ha + 40 ha achetés en 2020, dont 15 ha sous irrigation et 11 ha sous pivot + 45 ha chez un voisin en cas de besoin
- Parcellaire entièrement clôturé et subdivisé
- 965 agneaux vendus
- Réimplantation de 3 ha de blé pour la finition des agneaux
Faire comme la majorité
“Quand nous nous sommes installés sur l’exploitation, on a fait tout ce que la majorité faisait : drainage, arrachage des haies, retourner les prairies, 40 ha pour semer plus de céréales. Voilà, on a suivi le modèle conventionnel intensif sans se poser trop de questions, mais ça nous arrivait de plaisanter en disant qu’on allait tout mettre en herbe pour moins travailler, pour moins courir aux champs et avec les bêtes”, explique Jérôme.
Les premières remises en question dès la première campagne
À la première campagne, Joël et Jérôme déchantent : “50 000 euros de factures contre 55 500 euros de vente pour les cultures. Nous ne sommes certainement pas les meilleurs céréaliers du coin, mais quand même !” Ainsi, ils se questionnent sur la rentabilité du système et les conditions de travail. Avant leur installation, ils avaient conscience de la fragilité économique de l’exploitation, mais ils pensaient qu’en produisant plus, ils gagneraient plus : “Nous étions prêts psychologiquement à gagner peu, voire rien quelques années, mais dès le premier bilan, nous avons douté de la pérennité d’un tel système, avec aussi des conditions climatiques qui déjà nous préoccupaient à l’époque.”
Les étapes pour arriver au système actuel
En 2014, ils rencontrent un agriculteur céréalier et prunier bio, qui avait planté des...