PLUS

    Minda Hills Genetics : la race pure, pour quoi faire ?

    Photo de groupe devant la maison des exploitants. Au centre, le couple et leur fille.

    C’est très chaleureusement que Mark et Lorraine Illston nous ont reçus sur leur ferme « Minda Hills ».

    Ce couple de sélectionneurs, rejoint il y a peu par leur fille, exploite 320 ha de collines au nord-ouest de Taihape, dans le centre de l’île du Nord.

    Localisation de Mindahills
    Localisation de Minda Hills

    L’exploitation est orientée vers la génétique ovine, réelle passion pour cette famille d’éleveurs. Comme de plus en plus de fermes en Nouvelle-Zélande, la famille Illston ne sélectionne pas une race mais un « composite de races », un mélange de races permettant d’exploiter au mieux l’effet d’hétérosis et de complémentarité. Le cheptel est aussi résistant à l’eczéma facial (sérieux problème en île du Nord).

    Mélange composite

    • 50 % de Perendale (race rustique)
    • 25 % de Romney résistant à l’eczéma facial
    • 12 % de texel
    • 13 % de finnoise

    Vous vous en doutez, la gestion génétique d’un tel composite demande une grande rigueur dans l’enregistrement des données et le suivi du troupeau.

    Lot de brebis composite

    La ferme en quelques chiffres

    • 4 UTH
    • 320 ha de prairie naturelle divisés en 80 paddocks avec de nombreux abris naturels
    • 1650 brebis en suivi génétique
    • 600 agnelles
    • 100 vêlages Angus x Friesian pour la production de broutards

    Vue du relief de l’exploitation

    Résultats techniques

    • Prolificité à l’échographie : 190 %
    • Productivité numérique au sevrage : 156 %
    • Croissance des agneaux en lactation : 250 grammes de GMQ
    • Âge au sevrage : 90 jours
    • 95 % des nés simples (issus des brebis) sont abattus au sevrage
    • Vente des mâles doubles en boucherie à six mois = besoin des données de croissance et développement pour trier les béliers et récolter des données pour les index

    Béliers antenais

    Gestion génétique

    Afin d’assurer un suivi génétique performant, un maximum de données sont collectées, à commencer par la lutte qui se fait en paternité contrôlée : 30 à 100 brebis par bélier. Le premier cycle est en contrôle de paternité (1 bélier par lot). Au second cycle, toutes les brebis sont mélangées avec des béliers portant des harnais pour identifier les brebis luttées durant cette période.
    Lors de l’agnelage, les brebis sont éclatées en petits lots (40 brebis) dans les paddocks, en pâturage continu. Les lots sont rentrés dans des « contentions satellites » (petites contentions présentes à différents points de la ferme) tous les 10 jours pour éviter de gêner les brebis qui agnellent régulièrement. À cet âge, il est encore possible d’identifier facilement le couple mère/agneau, permettant ainsi de boucler l’agneau et de l’affilier à sa mère. Le lot est rentré le soir, l’observation et le bouclage ont lieu le lendemain. En valeur de travail, cela représente 50 à 80 agneaux par jour et par personne. Cette manière est la plus simple et efficace pour concilier agnelage plein air et suivi génétique.
    Les agneaux sont pesés au sevrage puis à six mois, afin de sélectionner les futurs béliers et agnelles. Les agneaux non sélectionnés sont abattus (300 sur 1100) et les données sont collectées pour les index. A ce stade, il est possible de mesurer les capacités de croissance après sevrage. D’autres mesures sont également réalisées :

    Sur les mâles

    • Taux de graisse sur le dos aux ultrasons
    • Sélection basée sur la « structure » de l’animal (pied, paturon, squelette, laine de 30 microns et plutôt courte)
    • Phénotype : préférence pour les typés Texel

    Sur les femelles

    • Analyse de structure
    • Index des mères

    Agnelles de reproduction

    A retenir 

    En Nouvelle-Zélande, la notion de « race pure » s’estompe de plus en plus. À la recherche d’une productivité maximale, tout en ayant des animaux adaptés au système pâturant et à l’agnelage plein air, les éleveurs ont mis en place ces races composites, profitant des atouts de chaque race intégrée dans le croisement. On notera que la conduite génétique de ces composites est complexe et demande un suivi et un enregistrement très précis des données.

    Quad

    Pick up de l'exploitation

    Collines de l’exploitation

     

    Cet article vous a-t-il aidé ?

    Cliquez sur une étoile pour noter !

    Note moyenne 5 / 5. Nombre de votes : 3

    Aucun vote pour l'instant! Soyez le premier à évaluer cet article.

    Cet article vous a-t-il aidé ?

    Cliquez sur une étoile pour noter !

    Note moyenne 5 / 5. Nombre de votes : 3

    Aucun vote pour l'instant! Soyez le premier à évaluer cet article.

    Pierre-Moran Mouchardhttp://www.paturesens.com
    Passionné par l'élevage ovin depuis mon enfance, j'ai rejoins Paturesens en 2017. Depuis je sillonne la France à la rencontre des éleveurs pour les accompagner dans le développement des systèmes pâturant. En parallèle, j'élève 400 brebis en plein air intégral dans le nord du Puy de Dôme (700m), sur la fin du plateau des combrailles, une zone séchante et à faible potentiel où la production ovine est la plus adaptée. L'objectif : produire en adéquation avec le potentiel herbager de mon exploitation pour allier rentabilité, durabilité et qualité de vie.

    REDACTEUR

    Pierre-Moran Mouchardhttp://www.paturesens.com
    Passionné par l'élevage ovin depuis mon enfance, j'ai rejoins Paturesens en 2017. Depuis je sillonne la France à la rencontre des éleveurs pour les accompagner dans le développement des systèmes pâturant. En parallèle, j'élève 400 brebis en plein air intégral dans le nord du Puy de Dôme (700m), sur la fin du plateau des combrailles, une zone séchante et à faible potentiel où la production ovine est la plus adaptée. L'objectif : produire en adéquation avec le potentiel herbager de mon exploitation pour allier rentabilité, durabilité et qualité de vie.