Bertrand Rousseaux conduit un grand troupeau de Montbéliardes dans le Jura, en système 100 % prairies naturelles. La mise en place du pâturage tournant dynamique il y a quatre ans lui a apporté beaucoup de confort de travail et bien des progrès dans la valorisation des prairies.
Main d’œuvre : 4 unités, dont deux salariés et deux stagiaires de BTS en alternance
SAU : 270 Ha de prairies naturelles, dont 80 Ha accessibles aux vaches laitières
Troupeau : 200 montbéliardes à la traite
Valorisation : lait destiné à la production de Morbier AOP au lait cru
Production : 1,6 M litres de lait,
Parcellaire : 34 paddocks pour 24 heures, de 2 à 2,5 hectares pour un lot unique de 200 vaches
Bertrand Rousseaux est installé depuis 1995 à Mignovillard, sur le deuxième plateau du Jura, à 900 mètres d’altitude. Il produit, avec deux salariés et deux stagiaires de BTS en alternance, du lait destiné à la fabrication de Morbier au lait cru en AOP. Jusqu’en 2009, une petite partie du parcellaire était labourée mais depuis, toute la surface de l’exploitation est en prairies naturelles. Il y a quatre ans, une réflexion sur la gestion de pâturage a été entamée. A ce moment, le pâturage représentait environ la moitié de la ration du troupeau. Le troupeau était géré en deux lots, chaque lot ayant accès à des parcelles pour une semaine. Un séchoir en grange avait été mis en place pour le foin. De l’affouragement en vert était assuré sur une période plus ou moins longue dans l’année.
Bertrand souhaitait donner plus d’importance au pâturage pour réduire la quantité de travail, le coût alimentaire, et les transitions. Mais il rencontrait deux problématiques.
« Au printemps, quand je sortais les vaches, il arrivait souvent qu’au bout de trois jours, les sols soient matraqués à cause de l’humidité sur des marnes collantes. Les vaches repassaient alors au foin en bâtiment, avant de ressortir, ce qui les déstabilisait » explique-t-il.
Autre problème rencontré : le temps de travail. L’affouragement en vert était réalisé assez longtemps sur la période d’été, par déficit d’herbe sur les parcelles accessibles et pour que les vaches restent à l’ombre en bâtiment pendant les fortes chaleurs. Mais c’était très lourd sur le plan du temps de travail. « Il faut deux remorques pour faire un repas d’herbe par jour avec ce grand troupeau. Je voulais que cela dure le moins longtemps possible. » Et il fallait quelqu’un quotidiennement pour amener l’eau aux vaches.
Le passage au pâturage tournant dynamique, il y a quatre ans, a apporté des solutions pour ces deux problèmes. « Comme les vaches changent tous les jours de paddocks, le sol n’est pas abîmé au printemps. Et comme nous avons plus d’herbe dans l’été, l’affourragement en vert dure 15 à 20 jours seulement » raconte l’éleveur. « S’il y a des orages dans l’été, le pâturage suffit et on arrive même maintenant à éviter complètement d’aller à l’herbe. » En effet, pour résumer, plusieurs décisions ont été pri...