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    La gestion du pâturage doit-elle être axée sur la plante ou sur l’animal ?

    De quoi est composé l’écosystème ? 

    L’écosystème est un système complexe qui est dépendant d’une multitude de fonctions qui influent les unes sur les autres. Les composants majeurs de l’écosystème sont :

    • Les producteurs
    • Les transformateurs
    • Le sol
    • Les recycleurs
    • Les micro-consommateurs
    • Les manipulateurs

    Les producteurs

    Les plantes sont les producteurs de l’écosystème. Elles transforment la lumière du soleil en énergie et en nutriments nécessaires pour les animaux. Les plantes peuvent être comparées à un générateur électrique. Elles ont besoin d’une production maximale d’énergie et souffrent si ce n’est pas le cas.

    Le générateur est une agrégation des espèces végétales formant la végétation. L’énergie produite est mise à la disposition des autres éléments vivants de l’écosystème qui dépendent de la composition et de la santé de la végétation. La végétation peut être manipulée et être plus ou moins efficace dans la production brute d’énergie en fonction de ses réactions physiologiques et écologiques face aux manipulateurs.

    Les convertisseurs

    Les animaux sont convertisseurs et non producteurs, contrairement aux croyances de beaucoup, y compris les agriculteurs. Les animaux convertissent l’énergie et d’autres éléments nutritifs produits par les plantes. Les ruminants peuvent être gérés et l’impact qu’ils ont sur le reste de l’écosystème peut être important. Ils peuvent améliorer ou altérer le fonctionnement global du système.

    vache

    Le fait que l’impact de l’élevage sur l’écosystème peut être contrôlé est très significatif. Ici se trouve la racine du rôle de l’élevage sur le contrôle de l’écosystème. Un générateur défectueux peut être réparé par les convertisseurs.

     

    Le sol

    Le sol est l’élément porteur de l’écosystème. Il sert de maison aux racines et à certains organes de reproduction végétative et c’est un entrepôt pour l’air, l’eau et les minéraux. Les quatre fractions de sol sont composées de matières minérales, de matières organiques, d’eau et d’air. La quantité d’eau et d’air dans un sol est variable et elle détermine l’aptitude des plantes à se développer. La facilité avec laquelle l’air et l’eau pénètrent dans le sol dépend de l’état du sol, du degré de porosité, de l’agrégation… La matière organique, l’humus et les racines jouent également un rôle majeur. La matière organique est transitoire, elle exige un renouvellement constant. Donc plus le système est intensif (temps d’occupation court et période sans animaux longue), plus le renouvellement est important.

    Les producteurs doivent apporter directement ou indirectement de la matière organique pour ce renouvellement. Ne pas le faire entraîne une détérioration du sol qui empêche la pénétration de l’air et de l’eau et accroît le risque d’érosion des sols. L’efficacité globale du système est réduite.

    Les racines peuvent être assimilées à des tubes qui transportent l’eau et des minéraux au générateur. Ce transport nécessite de l’énergie fournie par le générateur. Un approvisionnement énergétique inadéquat en raison d’un générateur inefficace ne fait qu’aggraver son inefficacité. Encore une fois, la fonction globale de l’écosystème est compromise. 

    Attention, le sol est l’élément capital de votre production !Sol paturage

    Les recycleurs et les micro-consommateurs

    Il s’agit des bactéries, champignons, protozoaires, nématodes, termites, sauterelles… Ils décomposent des matières végétales ou animales contribuant à la composition organique des sols. Ils constituent également une composante essentielle du cycle nutritionnel. Un écosystème utilise les mêmes nutriments encore et encore, et la gestion de ce cycle assure un approvisionnement adéquat. 

    Les micro-consommateurs influent sur la capacité du générateur à produire de l’énergie.

    Les manipulateurs

    Ce sont les gens qui manipulent l’écosystème en contrôlant les convertisseurs.

    Les agriculteurs modernes sont les grands manipulateurs et les animaux domestiques sont leur principal outil. Ils peuvent manipuler le pâturage pour détruire, améliorer ou maintenir un écosystème.

    L’amélioration et l’entretien doivent être leurs objectifs. Il faut appliquer des principes et des pratiques de gestion des pâturages cohérents, dans le respect des flux naturels.

    Conclusion

    L’agriculture est un univers extraordinaire dans lequel nous devons nous efforcer de manipuler, à l’échelle d’une exploitation, les interactions complexes de l’écosystème. Pour être productif et générer des marges importantes, il faut comprendre le fonctionnement de cet écosystème. Les plantes sont les producteurs, elles fournissent l’énergie nécessaire aux autres composants et elles constituent votre capital le plus important. Retirez les plantes du schéma et la vie s’arrêtera très rapidement. Apprendre à gérer les plantes est l’investissement le plus rentable que vous pouvez réaliser. Ce n’est pas l’achat du dernier tracteur ou d’un bâtiment qui aura le plus grand impact sur votre rentabilité. Vous pouvez dépenser autant d’argent que vous le souhaitez en mécanisation, dans la génétique, dans la chimie des sols, mais tant que vous ne gérez pas les plantes correctement, le bénéfice sera très limité et artificiel.

    Alors devons-nous gérer les plantes ou les animaux ? Nous devons utiliser les animaux pour gérer les plantes. Ce faisant, la production des deux augmentera, car vous produirez plus de matière sèche de meilleure qualité.

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    SHANE BAILEYhttp://www.paturesens.com
    Consultant en production animale en système herbager. Élevé à l’herbe en plein air ovin et bovin, j’ai grandi entre le sud de la France et la Nouvelle-Zélande (Les Corbières, Hautes-Alpes, Canterbury, Waikato et le Wairarapa). Le pâturage est une histoire de famille. En 2015, mon frère et moi reprenons PatureSens, l'entité de conseil de John notre père qui lui retourne exploiter. En 2018 nous créons www.paturevision.fr pour répondre aux besoins spécifiques mais aussi qualitatif des agriculteurs.

    REDACTEUR

    SHANE BAILEYhttp://www.paturesens.com
    Consultant en production animale en système herbager. Élevé à l’herbe en plein air ovin et bovin, j’ai grandi entre le sud de la France et la Nouvelle-Zélande (Les Corbières, Hautes-Alpes, Canterbury, Waikato et le Wairarapa). Le pâturage est une histoire de famille. En 2015, mon frère et moi reprenons PatureSens, l'entité de conseil de John notre père qui lui retourne exploiter. En 2018 nous créons www.paturevision.fr pour répondre aux besoins spécifiques mais aussi qualitatif des agriculteurs.