L’atelier ovin en bref :
REMARQUE : L’atelier n’est pas en rythme de croisière.
- Exploitation située à Craonne dans l’Aisne.
- Arrivée des animaux en septembre 2018 : 160 brebis
En 2020 : 260 brebis
Race : Mules x Texel x Wairere Romney
55 ha de prairie
En 2019 : 20 ha de friche remis en état
- Investissements pour le projet atelier ovin : 100 000 euros
Clôtures
Abreuvement
Semis de prairies
Aménagement du foncier
Achat de la troupe
Parc fixe
Contention
Main d’œuvre sur l’exploitation (maraîchage et atelier ovin)
Un associé à temps plein sur les 2 productions : Stanislas.
Une associée à mi-temps : Dorothée (elle travaille à mi-temps à l’extérieur de la ferme).
Un salarié pour le maraîchage, qui peut aussi intervenir sur l’atelier ovin durant les pics de travail.
2 salariés saisonniers sur le maraîchage.
- Temps de travail sur l’atelier ovin
Mi-temps annualisé comprenant les périodes de pic pour les interventions : sevrage, bouclage, tonte, surveillance agnelage (objectif zéro intervention).
- Organisation du système
Agnelage en mars, calé sur la pousse de l’herbe.
Sevrage en juin pour que tout soit vendu en août (à adapter en fonction de la sécheresse).
Devenir agriculteur « coûte que coûte »
Stanislas n’est pas issu du milieu agricole : “J’étais un gars de la ville avec cet attachement à la campagne lié à mes grands-parents mayennais et cette profonde envie de devenir agriculteur coûte que coûte. »
Il a fait ses études agricoles à l’Esitpa de Rouen, puis il a travaillé quelque temps en banque en tant que chargé de clientèle agricole, avant de s’installer en 2009 avec son beau-père sur la ferme céréalière depuis l’arrêt du lait en 2004.
En sortant de l’école, le jeune Stanislas imaginait une ferme avec des animaux, mais dans son secteur, les opportunités sont minces et coûteuses. A l’époque, personne ne parlait d’élevage plein air et encore moins de production ovine, il fallait être réaliste.
Il s’installe sur la ferme en tant que maraîcher, sur 4 hectares non exploités depuis longtemps, ce qui lui permet de passer en bio rapidement.
“Je ne venais pas du milieu, avec peu de capacité d’emprunt, le maraîchage m’a permis de réaliser mon rêve : produire de la nourriture de qualité. Sans parler de l’audace de mon beau-père qui m’a fait confiance. Je me suis lancé dans le maraîchage tête baissée, j’ai dû me former et je continue d’apprendre énormément.”
A l’époque, il était pris pour “un illuminé de la ville qui allait couler la ferme du beau-père”, mais le pari semble gagné.
Aujourd’hui, la ferme maraîchère produit 40 espèces de légumes, emploie un salarié à temps plein et 2 saisonniers longue durée, en plus de Stanislas et son épouse, Dorothée. Les légumes sont vendus en direct, dans une AMAP et sur les marchés. La ferme de Bonnevals a ses clients réguliers et une renommée dans la région.
Revenir au projet d’origine : la passion de l’herbe et de l’élevage
Durant ses études, Stanislas se passionne pour l’herbe. Il lit André Pochon et André Voisin. Il est interpellé par les résultats technico-économiques diffusés par les organismes bretons qui suivent les éleveurs-herbagers. Le système lui semble cohérent économiquement, d’un point de vue environnemental et pour la qualité de vie de l’éleveur.
Avec Dorothée, ils auront attendu 10 ans pour que le projet d’élevage voie le jour sur la ferme.
Une fois leur production maraîchère structurée techniquement et économiquement, il était temps d’aller s’occuper des terres en friche pour faire pâturer des animaux. “Tous les jours, nous passions devant nos terres en friche et c’était une grande frustration de ne pas les exploiter.”
C’est naturellement qu’ils pensent aux bovins, élevage privilégié du secteur. Cependant, ce premier projet ne verra pas le jour.
Ils n’avaient pas envisagé de se lancer dans la production ovine. Pour lui, “les moutons étaient trop fragiles et il fallait une bergerie, je ne voyais que des contraintes”.
En 2017, il rencontre Shane Bailey, responsable de Paturesens, lors d’une présentation du système pâturant plein air. Shane explique le fonctionnement de la production ovine sans bergerie et 100 % à l’herbe. “La façon dont il a présenté l’animal et le système herbager m’a rassuré. C’était un discours qu’on n’entendait pas à l’époque. Il a...