La chicorée est une plante d’été active disposant d’un système racinaire en pivot. Elle est très productive au printemps, en été ainsi qu’à l’automne. Les origines de la chicorée ne sont pas certaines. Celle-ci serait probablement native d’Europe, mais elle est aujourd’hui très utilisée à travers le monde, notamment pour pallier une baisse de productivité, d’appétence et de digestibilité pendant la période estivale. Dans les zones à faible pluviométrie (< 600 mm), sa productivité durant la période sèche dépendra de la capacité de rétention d’eau du sol.
En 1985, AgResearch Grasslands New Zealand a sélectionné le premier cultivar de chicorée fourrager : Puna grassland. La chicorée est une plante très digeste avec une très haute valeur nutritionnelle. Depuis le développement du cultivar Puna, d’autres variétés plus persistantes ont été sélectionnées afin d’augmenter la pousse pendant les mois les plus froids.
La chicorée est une plante adaptée pour la finition des animaux, en association avec des plantes pour les périodes de sécheresse (mélange d’été), pour la reproduction et d’autres applications stratégiques. La fréquence de pâturage, le temps de retour et le stade physiologique lors du pâturage sont les éléments ayant le plus d’impact sur la pérennité de la chicorée.
Qualités nutritionnelles de la chicorée
Les taux de protéines peuvent varier entre 10 et 25 %, cela dépend principalement de la fertilité du sol et du stade physiologique de la plante.
La chicorée a des niveaux plus élevés de potassium (K), de soufre (S), de zinc (Zn) et de sodium (Na) que les graminées.
Les feuilles ont une digestibilité de 70 à 80 %, tandis que les tiges et les fleurs sont très peu digestes.
Il n’y a pas de problème connu de météorisation.
Teneur en matière sèche : 8-19 %.
La chicorée
Au stade végétatif, la chicorée produit une rosette de feuilles larges, souples, avec une tige assez courte. Une plante peut produire plusieurs rosettes à partir de sa couronne après une action de pâturage, donnant l’impression que plusieurs plantes poussent au même endroit.
En fonction des cultivars, les feuilles ne se ressemblent pas toujours, ce qui peut rendre difficile l’identification des espèces dans les prairies. La chicorée fleurit en été, et en fin de printemps, les tiges émergent de la couronne. Si elles ne sont pas pâturées, celles-ci peuvent atteindre une hauteur de 1,5 mètre. Pendant cette période, les tiges de chicorée sont peu digestes pour les ruminants. La croissance de la tige dépasse alors celle des feuilles, il faut donc essayer de la limiter en fin de printemps afin de maintenir la qualité et la productivité de la chicorée. Par ailleurs, lors d’une implantation au printemps, la chicorée ne fleurit pas la première année.
Cette plante dispose d’une racine pouvant atteindre plusieurs mètres, ce qui lui permet d’utiliser les éléments et l’eau présents dans le sol profond. Cela lui confère un avantage au cours de la période estivale caractérisée par une faible pluviométrie. La racine est également un organe de stockage, ce qui permet à la plante de croître assez rapidement après une défoliation. Les nouvelles feuilles poussent à partir de la couronne qui ne doit donc jamais être endommagée. En situation de pâturage excessif, les animaux peuvent consommer les racines de la chicorée. Et en hiver, s’ils piétinent trop la plante, le risque d’infection de la couronne par des maladies fongiques est assez élevé.
La chicorée doit être associée à des légumineuses pour bénéficier d’un apport en azote suffisant. L’entretien continu des éléments nutritifs, en particulier l’azote et le phosphore, encouragera la longévité et la productivité de la chicorée. En effet, celle-ci présente une très forte teneur en éléments nutritifs, traduisant une forte demande en nutriments du sol.
Avantages
très haute appétence et digestibilité ;
très grande valeur nutritive pour des classes de cheptel à forts besoins ;
résistante face aux espèces indésirables une fois implantée ;
production pendant les mois les plus chauds ;
capacité de production de fourrage de très haute valeur dans des sols acides ;
plante non météorisante.
Inconvénients
supporte très mal le pâturage continu ;
ne fixe pas l’azote atmosphérique ;
se plaît dans des sols profonds ;
dormante en hiver, donc associée à des plantes actives pendant les périodes froides, il faut être vigilant ;
n’est pas adaptée pour faire du foin ;
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